Le massage médical traditionnel de Thaïlande, généralement connu sous le nom de massage thaï ou de Nuad Bo’Ran est une des pratiques curatives les plus anciennes du monde.

Ses origines viennent de l’Inde pendant la vie du Bouddha, il y a plus de 2500 ans. Il a été apporté en ce monde par un saint, “le Père Docteur Shivago Komarpahj”, un contemporain de Bouddha dont certains disent qu’il en était le médecin personnel ainsi que le médecin du Roi de l’Inde. Pendant que le Bouddhisme s’étendait en Inde, cette médecine curative s’est propagée avec lui. Tôt dans son développement, elle a trouvé son chemin en Asie du Sud-Est où, pendant des siècles, elle a été exécutée par la population thaïlandaise jusqu’à ce qu’elle soit reprise par les monks en tant qu’élément de médecine thaïe indigène. Les thaïs, comme beaucoup d’autres en Orient, ont vu la maladie comme un déséquilibre dans le corps/esprit et ces derniers auraient cherché l’aide du temple local. Les maladies ont été traitées avec les quatre éléments de la médecine thaïe traditionnelle :
– La consultation alimentaire (se concentrant sur le régime alimentaire)
– Les herbes (données intérieurement et extérieurement)
– La consultation spirituelle (principalement la méditation et les principes bouddhistes)
– Le massage thaï (qui a constitué l’épine dorsale du traitement physique)

Tandis que son évolution est obscurcie par le temps et le manque d’écrits, on peut voir qu’il est considérablement influencé par le yoga, la médecine Ayurvédique, et la médecine chinoise traditionnelle des mouvements (qui imitent souvent les asanas du yoga) et de l’importance des points de pression (semblables aux nadis en Ayurveda et aux méridiens en médecine chinoise).

La Thaïlande est située le long de la grande route commerciale entre l’Inde et la Chine. Son histoire et sa culture, et donc sa médecine, est affectée par sa situation géographique. Tandis que le massage thaï semble avoir ses racines à la fois dans la médecine Chinoise et l’Ayurveda, certaines recherches ont suggéré que la terminologie utilisée est plus étroitement apparentée à l’Ayurveda, indiquant probablement une alliance plus étroite avec l’Inde. Cependant, beaucoup de disciples pensent que l’Inde est la source de la médecine chinoise également. Ainsi il est possible que les Thaïs ont simplement eu une plus grande connaissance de la langue indienne, en particulier puisque cette tradition a été transmise avec les enseignements bouddhistes sacrés, écrits souvent dans les langues indiennes du Pali ou du Sanskrit.

Le massage thaï traditionnel maintient encore aujourd’hui les éléments de cette forte descendance spirituelle. Les praticiens commencent leur jour de travail avec une prière au Père Docteur, qui est lue dans la langue originelle de Pali, et se remémorent les quatre états d’esprit divins des enseignements bouddhistes: compassion, bonté , joie, et équilibre. Chacun doit commencer par la compassion – pour soit même et pour les autres – de cette compassion jaillit la bonté affectueuse – ou simplement le souhait pour le bien – et mène à un sentiment de joie qui permet de trouver l’équilibre et la sérénité dans la vie.

Comme toutes les médecines asiatiques, la médecine thaïlandaise inclut, outre les aspects anatomiques, physiologiques ou « psychiques », la notion d’énergie (interne et externe). La maladie résulte ainsi autant de facteurs internes ou externes que d’un déséquilibre des énergies dans le corps qui affaiblissent les défenses du corps et favorisent les problèmes de santé. S’il est important de soigner, il est encore plus important de conserver son organisme dans un bon équilibre des éléments du corps et de l’esprit afin de résister aux différentes maladies ou d’éviter qu’elles ne s’aggravent.

Le massage traditionnel est un des outils privilégiés pour contribuer à maintenir cet équilibre énergétique ou de permettre de le rétablir lorsqu’apparaissent des tensions, notamment musculaires ou tendineuses, mais aussi de la « fatigue », tant psychique que physique. Il intègre des pressions précises sur des « lignes d’énergies » importantes mises en évidence au fil des siècles, ainsi que des étirements et en particulier sur 10 lignes. (SENSIP)

Mais les massages thaïlandais ne sont pas que des gestes techniques et des « routines » de procédures codifiées. Ils intègrent, pour le praticien, un cheminement mental d’ouverture et d’écoute pour adapter et d’individualiser au mieux les gestes, à chacun, en fonction de ses problèmes, de son âge et de sa morphologie. Seuls des formations en alternance avec des dizaines de massages permettent de faire ce long cheminement sans fin et de progresser dans l’efficacité.

Le massage thaï a évolué en raison des influences occidentales, évolutions importantes dans les années 50 et qui continuent à ce jour. Traditionnellement pratiqué dans des temples bouddhistes par des monks spécialisés dans cette “manipulation manuelle”, ce ” travail ” en Thaïlande aujourd’hui n’est plus limité à l’espace du temple.

Quand la médecine occidentale est devenue en vogue, la médecine traditionnelle a subi un fléchissement. Elle a été un peu ignorée, puis est réapparue quelques années après alors que la médecine occidentale n’était plus considérée comme toujours supérieure. Il y avait assurément toujours un élément “folklorique”, étant donné que les massages étaient pratiqués par les membres des familles entre eux dans leurs villages, en particulier parce que les femmes n’étaient pas admises dans les temples et qu’elles ne pouvaient ainsi pas recevoir le massage thaï des monks. Aujourd’hui le massage thaï est pratiqué dans toute la Thaïlande, dans les écoles de massage, les vieux hôpitaux traditionnels, dans les hôtels pour les occidentaux, sur les plages, etc.